la solitude des personnes agées
Poème trouvé dans les affaires d'une vieille femme après sa mort, seule, abandonnée par sa famille. Le personnel soignant la croyait sénile!
Toi qui me soignes!!
Que vois tu, toi qui me soignes?
Que vois tu, quand tu me regardes?
Une vieille femme grincheuse, un peu folle
le regard perdu et qui ne répond pas?
Qui ne semble pas voir ce qui l'environne et qui tremble sans cesse, à chacun de ses pas?
Dis, c'est ça que tu penses, c'est ça que tu vois?
Alors ouvre les yeux, car ça n'est pas moi!
Je vais te dire qui je suis, assise là, bien tranquille,
une jeune fille de 20 ans qui aime passionnément,
une épouse parfaite que jamais rien n'arrête,
une maman comblée qui t'aime tendrement,
qui t'épie sans cesse dans ta poussette
qui conduit tes premiers pas, sèche tes larmes,
te guide, te gronde et te désarme;
J'ai fait de toi l'homme que tu es et qui me regarde!
Je suis vieille maintenant, et la nature est cruelle
mais dans ce vieux corps la jeune fille demeure,
je me souviens des joies, je me souviens des peines
qui gonflent mon vieux coeur.
Je repense aux années trop courtes et trop vite passées,
j'accepte cette implacable réalité: rien ne peut durer!
Alors ouvre le yeux, toi qui me soigne
et regarde mieux,
tu verras mieux l'amour dans mon coeur trop vieux.
Anonyme.
DESARROI
Belle au bois dormant vois-tu ma grand-mère part en voyage sans ses bagagres,
les oiseaux n'courent pas les rues ni les princes autour de son petit lit-cage,
Crépuscule sur la mer du nord, des sirènes sortent de l'eau pour voir
ces blouses blanches défiler, petites fées gardiennes de ce mouroir.
Belle au bois dormant vois-tu c'est tout'une partde ma vie qui prend le large
et appareille sans bruit sur un voilier qui fait route vers les nuages,
Le printemps gazouille dehors, une télé radote dans son coin
un ange passe l'air gêné en sifflotant un vieux truc sans entrain.
Belle au bois dormant peux-tu dire à ton prince de venir ici pour voir,
si un p'tit baiser de lui ne pourrait pas tout arranger dans cette histoire,
Les frous-frous des jupons s'en vont frissonner dans le mémoire du vent,
qui gonfle les vieux rideaux au-dessus du lit de ma grand-maman.
William Schotte.
Extrait de l'album " le grand biscornu"
http://www.gorgone.fr/htdocs/william/home.htm
"La relation humaine est ce qu'il y a de plus important, de plus nécessaire et de plus difficile dans le travail gériatrique.
De plus important car ce n'est que lorsqu'elle existe que la personne âgée peut désirer vivre au lieu de tout simplement survivre et durer sans rien attendre."
Rosette Poletti.