L'accompagnement...
photo Fred " l'eau source de vie"
Là aussi, je pense que l'aide-soignant a un rôle important!!!
Le médecin est là pour prescrire le traitement anti douleur, les perfusions d'hydratation, l'oxygène, enfin tout ce qui peut apporter un soulagement physique au mourant; L'infirmière va faire les soins tels que pansements, administration du traitement etc...
Et l'aide-soignante va être amenée à effectuer des changements de position réguliers afin d'éviter l'apparition d'escarres, faire la toilette, les petits soins de peau etc, mais surtout, elle est attentive aux moindres changements dans les mimiques etc, permettant d'évaluer le degré de la douleur lorsque le malade ne peut plus l'exprimer avec des mots, c'est pourquoi il est essentiel de bien observer le patient durant les soins. lorsqu'on installe le malade sur le côté pour que l'infirmière puisse faire le pansement, nous pouvons voir le rictus de douleur se former sur le visage du patient, ce qui nous permet de savoir que celui-ci est inconfortable! suite à cette observation, l'infirmière transmettra au médecin qui prescrira une augmentation des antalgiques!
En tant qu'aide-soignante, je ne peux soulager la souffrance physique, mais par ma présence, mon écoute, certains gestes de réconfort tels que prendre la main, éponger le front rafraichir le visage etc, je peux apporter un soutien moral dont personne ne peut nier l'importance!
Et si j'arrive à créer des liens assez forts pour me le permettre, je peux aussi aborder le sujet de la mort prochaine du patient, le laisser me confier ses craintes, ses révoltes, ses croyances, tout ce qu'il aura besoin d'exprimer!!!
Et nous pouvons aussi accompagner les proches pour qui c'est un passage extrèmement douloureux et qui ont eux ausi besoin d'exprimer ce qu'ils ressentent, pouvoir se laisser aller aux larmes, aux confidences...
Cela peut paraître inconcevable, mais à chaque fois que j'ai accompagné un mourant et que j'ai pu lui apporter ne serait-ce qu'un peu de soulagement par ma présence, ma compassion, et que j'ai pu aider dans la mesure de mes moyens sa famille ou ses amis à vivre ces moments si pénibles, eh bien, je me suis sentie très fière de ce métier et je me disais que décidément, c'était vraiment un boulot épanouissant!!!
Citation:
les morts exigent seulement de n'être rejoints qu'après une vie consciencieuse mais je ne craindrais aucun reproche. Que de détours j'aurais fait sur ma route pour aller, en hommage aux spectateurs invisibles, caresser un chat sur sa fenêtre ou soulever le masque d'un enfant au carnaval.
Jean Giraudoux.
