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L'émotion à l'état pur

 
Je me souviens d'un vieux monsieur dont la fin approchait! Il était paisible, déjà un peu dans l'autre monde, mais sa fille qui était auprès de lui me semblait si malheureuse...Je lui ai demandé de me suivre et je l'ai emmenée dans l'office. Je l'ai faite asseoir, je lui ai servi un café et je lui ai dit qu'elle devait se laisser aller, qu'elle avait le droit d'avoir mal et de pleurer; elle a commencé à laisser couler ses larmes, puis elle a parlé, de son père, de sa douleur...Je l'ai laissée parler! Lorsqu'elle s'est sentie mieux, elle est retournée auprès de son père! 
Le lendemain matin la chambre était vide! cette dame est venue me voir et m'a remerciée... 
 
moi, j'avais fait mon boulot, simplement, mais j'étais heureuse de voir que j'avais pu lui apporter un peu de réconfort! 
 
 
 
Une autre moment fort: une dame qui était en train de s'éteindre, nous étions 3 auprès d'elle a ce moment là, ma collègue lui caressait les cheveux, l'autre lui massait les pieds et moi je lui tenais la main! Nous lui chantions une chanson de Céline Dion qui s'appelle "vole" et qui parle d'une enfant mourante...et c'est pendant que nous lui chantions ce texte qu'elle a rendu son dernier souffle, je peux vous dire que pour nous, ça a été comme un cadeau, que cette femme puisse partir entourée comme elle l'était!! 
 
 
 
 
 
Il y d'autres moments forts dans ce métier, pas seulement losqu'on accompagne un mourant d'ailleurs. Je me souviens d'un jour où nous avions mis de la musique. Il y avait une résidente mal voyante et atteinte d'alzheimer...Cette femme était toujours attachée car il y avait des risques de chutes importants pour elle, et elle était toujours très agitée. Parfois, elle criait, en fait elle devait être terriblement malheureuse et inconfortable! ce jour-là, je l'ai détachée et je l'ai entrainée dans une valse! 
Au début, elle était hésitante, puis petit à petit, elle a retrouvé quelques pas de danse, mais surtout, elle souriait, puis carrément elle s'est mise à rire, elle me prenait dans ses bras et elle m'embrassait, c'était vraiment très émouvant! Ce jour-là, j'ai compris pourquoi j'aimais tant mon métier!!!!!
 
 
 
 
 
 
Citation: 
Un jour, les aînés ne sont plus là. Et il faut malheureusement se résoudre à vivre avec nos contemporains. 
Patrick Modiano. 

(c) Frédérique Monet - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 10.04.2007
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